dimanche 28 septembre 2008

Lourde, très lourde, trop lourde...

Dès que mes yeux se sont ouverts, j'ai su que ce jour serait celui ou tout pèse. Tout d'abord ce corps, presque mort tant il est avachi dans le matelas, avalé par les draps et la pesante couette de mon couchage. Cette masse de chair que je dois extirper de ce lit qui absorbe le corps et dissout les pensées, tranformant la vie en d'irréels rêves.

Puis le poids des viscères pleines qui s'ajoutent à la gravité. Toutes ces circonvolutions de boyaux et de tubes qui tirent vers le bas, appelant à se vider de leurs fluides immondes qui additionnent leurs masses à la mienne déjà immense.

Chaque pas est une lutte, chaque geste, une triste victoire. Depuis ce matin, je me bats contre ces poumons qui exigent de se gonfler mais refusent de le faire sans souffrance. Je porte sur ma poitrine le poids du monde ce qui me laisse à peine la liberté d'inspirer...

Même ces mots sont lourds, très lourds, trop lourds. Même ces mots s'enfoncent dans ma tête et dans la vôtre, tant ils sont empâtés et indigestes...

Aujourd'hui, je suis une pierre qui rêve d'être un oiseau.

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